
Nous avions bien ri, quand je me suis mis ce slip blanc sur la tête, et cette couverture sur les épaules. C’était il y a quelques années, l’esthétisation léchée de la première saison de La Servante écarlate nous avait bluffés.
Aujourd’hui, alors que le fascisme explose aussi rapidement que dans cette alors impensable fiction, j’ai décidé de réutiliser cette image pour illustrer ce post explicatif.
Cela fait longtemps que je mijote ce départ.
En 20, ou en 21, j’ai dévoré « L’âge du capitalisme de surveillance.» Shoshana Zuboff y décrit méticuleusement la systémique du nouveau capitalisme prédateur, dont les entreprises amassent non seulement notre attention, mais se servent de l’ensemble des éléments microscopiques de nos vies privées et publiques. Comment nos données sont exploitées et menacent non seulement notre liberté individuelle, mais la société démocratique dans son ensemble. (Les récents développements lui donnent malheureusement amplement raison).
Depuis, j’utilise les réseaux sociaux en me pinçant le nez. Et de moins en moins, dans une forme d’obligation professionnelle et personnelle…
Comme beaucoup en ce début 2025, je regarde l’état du monde, et avec lui, les pratiques et propos des dirigeant·exs de certaines des plateformes que j’utilise, se dégrader. Et ce sentiment, étrange, diffus, du hiatus entre les valeurs que je tente de défendre et certaines de mes pratiques devient de plus en plus prégnant.
Ce mois de janvier 25, le vase a débordé. Les dernières interventions médiatiques de Mark Zuckerbeg (patron de Meta, l’entreprise qui possède Facebook, Instagram, WhatsApp), par exemple, ne laissent planer aucun doute sur ses orientations idéologiques.
La semaine prochaine, après avoir effacé la page de la 2b company, je désactiverai mes comptes Facebook et Instagram. Je serai présent numériquement sur de nouvelles plateformes plus libres, plus ouvertes, plus proches de mes valeurs.
Il sera difficile de quitter l’ensemble des services Meta (et d’autres). Nous sommes rendus dépendants (au sens toxicologique) de ces plateformes qui reposent sur des mécanismes psychologiques soigneusement conçus et étudiés pour capter notre attention, la retenir, et l’exploiter à des fins commerciales, politiques, sociales et comportementales. Cette surveillance généralisée et organisée ne concerne d’ailleurs pas que Meta, mais la plupart des grandes entreprises du net à qui on a laissé prendre les commandes du monde virtuel (et donc du monde.)
Pour les réseaux sociaux, je suis désormais actif sur deux plateformes, Mastodon, et Bluesky. Les deux représentent des alternatives plus libres à Facebook, Instagram et consorts. Peut-être que je simplifierai dans le futur ma présence en ligne.
Je ne sauverai pas le monde par une maniclette informatisée. Toutefois, je refuse désormais de participer à l’enrichissement de quelques ploutocrates aux valeurs mortifères. Mon objectif à moyen terme est de me défaire des services « offerts » par Meta. Un petit acte de résistance. Un coup d’aile de papillon en Suisse, qui peut-être provoquera une brise légère sur Menlo Park.
Restons donc en contact:
- Pour ma part:
- Sur Mastodon et le Fedivers: @mirou@mastodon.social
- Sur Bluesky: @michaelmonney.bsky.social
- Pour la 2b company:
- Sur Mastodon et le Fedivers: @2bcompany@mastodon.social
- Sur Bluesky: @2bcompany@bsky.app
- Par sa newsletter: www.2bcompany.ch/contact
Sur Signal plutôt que Whatsapp.
Margaret Atwood a écrit dans La Servante Ecarlate:
“Nothing changes instantaneously: in a gradually heating bathtub you’d be boiled to death before you knew it.”
Margaret Atwood – The Handmaid’s Tale
Il est temps de sortir du bain.
Out of their sight.
À bientôt dans la vraie vie !
Michaël Monney
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